C'est un petit jardin de 150 m2 à Frouard, coincé entre les maisons du lotissement et la forêt. Un jardin de ville, qui n'a pourtant pas grand chose à envier à des jardins de campagne. Potager, riche en plantes d'ornement, il fait le bonheur de ses propriétaires.
"C'est une ancienne terre de vigne", raconte Jacques, "j'ai très peu de profondeur. La roche est à certains endroits à une vingtaine de centimètres seulement". Le couple tient bien sûr compte de tous ces éléments pour effectuer ses plantations et semis : pas de plantes à fort développement, pas de belles envahissantes qui ruineraient l'équilibre du jardin. Les semis précoces ou tardifs sont effectués sous chassis sur la partie basse du jardin, le haut, trop près de la forêt est aussi trop ombragé. "Mon chassis est constitué de quelques plots sur lesquels je pose un cadre en plastique", explique Jacques. "Ce n'est pas lourd, je l'installe rapidement où j'en ai besoin et comme il n'y a pas de côtés, les jeunes plants bénéficient d'un maximum de lumière. En ce moment, j'ai de la salade en dessous. Une partie de ce que j'ai semé me fournira jusqu'au printemps. J'ai de la mâche pour une consommation dans les semaines à venir et de la Reine de Mai. Je la repiquerai sous tunnel ou sous chassis froid dès le mois de mars".
Jacques Caillet, un jardinier enthousiaste
Une culture sous chassis froid pour les semis précoces ou tardifs
Le potager fournit les jardiniers en légumes frais durant toute la belle saison. Les légumes racines sont stockés en silo avant l'arrivée de l'hiver. Jacques et Suzanne cultivent des tomates, courgettes, haricots, betteraves, carottes... Mais Jacques, en plus de ces légumes courants aime expériementer des cultures moins communes : cardons, lentilles, féverolles, topinambours (soigneusement limité à un coin du jardin pour qu'ils ne le colonisent pas entièrement !) ou encore rutabagas. "Il ne faut pas semer le rutabaga en ligne", explique Jacques, "j'ai remarqué que cultiver de cette façon, il s'abimait. J'en sème par-ci, par-là, dans les rangs de navets, par exemple". "Le rutabaga est d'ailleurs assez proche du navet", ajoute Suzanne, "il en a la goût mais en plus prononcé. Je l'utilise essentiellement, et avec parcimonie, dans la potée lorraine".
Cardons, rutabagas, topinambours, ... ,
les légumes oubliés ont une place de choix au potager de Jacques et Suzanne
Le couple consacre encore quelques plates-bandes à des vivaces et arbustes ornementaux comme les lavatères arbustives, les hortensias, les rosiers... "Et quand il casse une branche par inadvertance, il la pique aussitôt en terre", commente Suzanne, "si la bouture prend, il la replace ensuite à un endroit plus approprié du jardin ou la donne, à un proche, à une connaissance. Nombre de ces jeunes plants seront aussi troqués en bourse aux plantes". L'art de faire des heureux d'un geste malheureux !
